Marcel Dupertuis
C’est un café philosophique tout à fait exceptionnel qui a été proposé le vendredi 29 novembre à 19 heures.
Pour la première fois en effet, l’animation philosophique de la Chaussée, organisée par Bruno Chiron et Claire Durand, s’eest délocalisée à la Galerie d’art d’Amilly L’AGART. C’est dans ce lieu que se sont réunis les participants du café philo pour un débat intitulé « Un bon artiste est-il le Surhomme ? ».
Un tel sujet, volontairement provocateur, interroge d’abord sur la notion d’artiste. À quoi sert-il ? Qu’est-ce qu’un « bon » artiste ? Peut-on l’identifier à un simple artisan sachant utiliser toutes ses techniques pour créer ? Un « bon artiste » ne serait-il finalement qu’un « bon technicien » ? Ou bien est-ce un être à part, une sorte de démiurge dont le génie renverrait à des talents surnaturels ? Dans ce cas un « bon artiste » ne serait-il pas un Surhomme. Les participants du café philosophique de Montargis auront à s’interroger sur ce terme de « Surhomme ». Ce vocable, emprunté à l’oeuvre de Nietzsche, « le philosophe au marteau », a suscité des interprétations très souvent erronées et utilisées parfois à mauvais escient. Que recouvre cette notion de Surhomme et en quoi elle peut définir l’artiste ?
Ce sont autant de questions de points qui ont été débattus et dont un compte rendu sera visible sur :
http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com
L’AGART a eu le plaisir d’organiser la conférence donnée par Dominique Szymusiak le samedi 16 novembre à 18 h à la médiathèque d’Amilly. Elle nous a parlé de « l’aventure du musée Matisse du Cateau-Cambrésis » .
Malgré sa situation dans une petite ville en milieu rural, loin des centres touristiques, il est devenu un musée de référence concernant Matisse et l’abstraction géométrique, un lieu de formation artistique et un des pôles touristiques du Nord.
En 1952, Matisse offre à sa ville natale du Cateau-Cambrésis, 82 œuvres et aménage son musée dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville mis à sa disposition. Le premier musée Matisse est créé. Auguste Herbin, un des peintres fondateur de l’abstraction et originaire du Cambrésis, découvre ce musée deux ans plus tard et décide de donner 22 œuvres qui sont accrochées dans la salle des mariages débarrassée des dépôts d’Etat mis dans l’escalier. Un pâtissier prend le titre de conservateur pour le gérer pendant trente ans.
La suite est une série de miracles et de sauts d’obstacles. Les collections sont transférées dans un petit palais du 18ème siècle transformé en musée en 1982 et sont considérablement enrichies par des donations des descendants de Matisse.
Dix ans plus tard, le musée est pris en charge par le département du Nord qui développe ce patrimoine et en fait un musée à l’échelle du département. Un nouveau musée Matisse ouvre en novembre 2002 considérablement enrichi d’acquisitions et de donations de la famille Matisse. Il reçoit la célèbre donation faite par Alice Tériade (Picasso, Giacometti, Rouault, Miro, Chagall, Léger…). On y organise trois expositions de niveau international par an et on accueille des artistes contemporains en synergie avec les collections.
Lieu important d’initiation à l’art pour les enfants et les adultes, le musée reçoit 30 000 scolaires sur les 70 000 visiteurs annuels. On y privilégie la rencontre avec l’œuvre d’art qui doit être accessible à tous les publics, notamment en croisant les arts plastiques avec le théâtre, la danse, la musique.